Pourquoi apprécier l’effort pour l’effort ?
Apprécier l’effort pour l’effort
Imaginez une scène simple : vous êtes au bout d’une journée bien remplie, un peu fatigué(e) mais satisfait(e) d’avoir coché plusieurs tâches sur votre to-do list. Une partie de vous, peut-être, regrette de ne pas avoir tout fini. Mais si, pour une fois, vous décidiez de prendre un moment pour apprécier ce que vous avez déjà accompli ? Et si je vous disais que ce simple acte peut avoir des effets incroyablement bénéfiques, tant pour votre esprit que pour votre corps ?
Le secret des petits efforts récompensés
La plupart d’entre nous sont programmés pour viser les grands objectifs : la promotion, la perte de poids, la réussite d’un projet. Ces réussites sont souvent l’aboutissement de nombreux efforts quotidiens, mais combien de fois prenons-nous réellement le temps de savourer ces petites étapes intermédiaires ?
Loin d’être insignifiantes, ces petites victoires activent un processus chimique fascinant dans notre cerveau. Lorsqu’on se félicite, même pour quelque chose d’aussi simple qu’une marche de 15 minutes ou un dossier finalisé à temps, notre cerveau libère de la dopamine, une hormone liée au plaisir et à la récompense. Et ce n’est pas tout : cette reconnaissance de l’effort active également la libération d’endorphines, connues pour atténuer la douleur et améliorer notre humeur. Résultat ? Une sensation de satisfaction, un regain de motivation, et un sentiment de bien-être profond.
Une histoire de vélo… et de fierté
Prenons un exemple que beaucoup pourront reconnaître. Imaginez Pierre, un homme de 45 ans, qui décide de se remettre au sport après des années de sédentarité. Il se lance dans le cyclisme, mais au début, chaque sortie est une épreuve. Il peine à parcourir plus de cinq kilomètres sans être essoufflé. Après sa première sortie, il se sent un peu découragé. Ses objectifs de 20 ou 30 kilomètres semblent inatteignables. Mais ce jour-là, il décide de se féliciter d’avoir simplement pris son vélo et de s’être lancé.
À chaque sortie, Pierre se fixe des objectifs modestes et célèbre chacun d’eux. Cinq kilomètres deviennent sept, puis dix. À chaque étape, il ressent ce petit shot de dopamine qui renforce son envie de continuer. Plutôt que d’attendre d’atteindre les 30 kilomètres pour se sentir satisfait, il prend plaisir à savourer chaque étape du processus. Trois mois plus tard, non seulement Pierre atteint ses 30 kilomètres, mais il a aussi appris à aimer le parcours autant que la destination.
L’histoire d’Emma et de son projet ambitieux
Emma, quant à elle, est en pleine rédaction de son mémoire de fin d’études. Le projet est massif et intimidant. Au début, elle s’impose des journées de travail exténuantes, espérant avancer rapidement. Mais la montagne de travail finit par l’épuiser mentalement. C’est alors qu’une amie lui parle de l’importance d’apprécier les petites étapes.
Emma décide de diviser son travail en sous-objectifs plus gérables : écrire une introduction, compléter une section de recherche, relire une partie. Chaque fois qu’elle atteint l’un de ces objectifs, elle prend un moment pour se féliciter : un café en terrasse, une promenade, ou même juste un moment de détente en regardant sa série préférée. Le plaisir d’atteindre ces petits jalons stimule son énergie et réduit son stress. Elle avance plus efficacement et, au final, termine son mémoire plus sereinement qu’elle ne l’aurait imaginé.
Pourquoi cela fonctionne-t-il ?
La magie réside dans notre biologie. Lorsque nous reconnaissons un effort, aussi petit soit-il, cela active des zones de notre cerveau liées à la récompense. La dopamine, cette hormone dont je parlais, nous donne un véritable « boost » de motivation. C’est un peu comme si notre cerveau nous récompensait pour avoir fait un pas en avant.
Mais ce n’est pas tout. La dopamine est liée à l’apprentissage. Plus nous reconnaissons nos petits efforts et prenons du plaisir à les atteindre, plus notre cerveau intègre ce comportement comme un cycle vertueux. Cela devient une habitude : plus on apprécie nos efforts, plus on a envie d’en faire. Au lieu de voir nos grands objectifs comme des montagnes infranchissables, ils se transforment en une série de petites collines que nous gravissons avec joie.
Comment l’appliquer dans votre quotidien ?
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Félicitez-vous pour chaque petite victoire. Le simple fait de cocher une tâche sur votre liste mérite d’être reconnu. Vous avez plié le linge ? Réussi à méditer cinq minutes ? Donnez-vous un moment pour savourer cette réussite.
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Divisez vos objectifs en micro-étapes. Plutôt que de vous focaliser sur la fin, concentrez-vous sur les étapes intermédiaires. Chaque pas compte et mérite d’être célébré.
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Récompensez-vous intelligemment. Trouvez des petits moyens de vous récompenser après chaque effort, que ce soit en prenant un moment de détente ou en vous offrant une petite pause plaisante. Ce n’est pas une question de grande récompense, mais de créer un rituel de reconnaissance.
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Créez un cercle vertueux. Plus vous vous habituerez à reconnaître vos efforts, plus vous renforcerez ce cycle de motivation et de bien-être.
L’effort, c’est déjà une réussite
Au final, apprendre à apprécier l’effort pour l’effort, c’est transformer chaque journée en un terrain de petites victoires. Au lieu d’attendre les grandes réussites pour ressentir de la satisfaction, pourquoi ne pas choisir de savourer chaque pas en avant ? Pierre et Emma l’ont compris, et leur parcours en a été transformé.
Et vous, quel effort allez-vous célébrer aujourd’hui ? 🎉
Cultiver l’appréciation
La prochaine fois que vous finirez une tâche, aussi petite soit-elle, faites cet exercice : arrêtez-vous, respirez profondément, et félicitez-vous. C’est peut-être le début d’une nouvelle manière de vivre vos journées, où chaque effort devient une source de satisfaction. Parce que, au fond, apprécier l’effort, c’est aussi apprendre à s’apprécier soi-même.
Philippe Nappey coach PNL/Hypnose